Velib’ : les élus perdent patience
Etāwa Face aux délais qui dérapent et aux dysfonctionnements du service, la maire de Paris, le président de la Métropole du Grand Paris et la présidente du Syndicat Autolib’ Velib’ Métropole ont enjoint Smovengo à présenter un plan de sortie de crise rapide.
Freeport Par Mathieu Perrichet (TOUTécrit)
Après des retards de déploiement et des bugs informatiques en série, depuis une dizaine de jours, les salariés de Smovengo – le nouveau prestataire du service Velib’- sont en grève. Un mouvement social qui conduit au blocage des locaux techniques et à l’interruption de la maintenance des nombreuses stations fonctionnant sur batterie, dans l’attente de leur raccordement au réseau électrique. En conséquence, il est devenu presque impossible pour les usagers d’utiliser un vélo en libre-service à Paris. Dans ce contexte, Anne Hidalgo, la maire de Paris, Patrick Ollier, le président de la Métropole du Grand Paris, et Catherine Baratti-Elbaz, la présidente du Syndicat Autolib’ Velib’ Métropole ont convoqué le 2 mai les dirigeants de l’entreprise afin de les enjoindre à proposer un plan de sortie de crise rapide.
« Le nouveau Velib’, c’est soixante-huit communes de la Métropole du Grand Paris qui se sont réunies autour d’une même ambition de développement de la pratique du vélo. Nous sommes profondément insatisfaits du résultat actuel. Nous attendons de l’opérateur qu’il prenne des engagements concrets et publics », a tonné Patrick Ollier en ouverture de cette rencontre. Pour Anne Hidalgo, « la transition vers le nouveau Velib’ se passe mal. Nous sommes confrontés depuis le début de l’année à une série de déconvenues inacceptables. Les Parisiens […] considèrent que le système qu’ils aimaient a été abimé. Nous devons avoir un service qui fonctionne au plus vite afin de retrouver la confiance des usagers ».
Dologon Smovengo présente son plan d’actions
Les dirigeants de Smovengo ont reconnu leur part de responsabilité et réaffirmé « leur totale détermination » à résoudre cette situation et à respecter les modalités du contrat. A cet égard, l’entreprise a publié un communiqué de presse le 3 mai annonçant « des actions pour faire face à l’urgence et relancer le service Velib’ Métropole. Une fois le fonctionnement stabilisé, Smovengo mettra en œuvre un plan de redéploiement pour finaliser ce projet particulièrement complexe et ambitieux ».
Les actions du plan d’urgence sont conduites depuis le 25 avril et doivent se poursuivre jusqu’au 8 mai. Celles du plan de redémarrage sont mises en œuvre dès à présent et jusqu’à fin juin au plus tard. Elles comprennent le renouvellement de 3 000 vélos dysfonctionnels bloqués en station ; le remplacement de 400 stations sous batterie ; l’ouverture de nouvelles stations uniquement électrifiées ; l’accélération de l’électrification de celles alimentées par des batteries ; le retrait temporaire des vélos à assistance électrique en attendant que toutes les stations soient électrifiées ; la suspension momentanée du système Park+ pour limiter l’engorgement des stations avec des vélos mal raccrochés ; la poursuite des travaux de génie civil ; le renforcement de la communication multicanale envers les abonnés et la poursuite de la démarche d’amélioration du système informatique.
Un contrat de 600 millions d’euros
« Pour finaliser le projet avec 1 400 stations et toutes les fonctionnalités prévues, Smovengo mettra en œuvre un plan de redéploiement défini avec le Syndicat Autolib’ Velib’ Métropole, la Ville de Paris et la Métropole, une fois le fonctionnement du service stabilisé », mentionne le communiqué de presse. Il ne reste plus qu’à attendre.
Smovengo est une entreprise créée par quatre sociétés internationales expertes en mobilités urbaines. En mai 2017, elle a remporté l’appel d’offres pour le marché des Velib’ grâce à une proposition attractive : des vélos plus modernes, plus légers, électriques (pour un tiers du parc) et un coût beaucoup moins élevé que ses concurrents. Mais Smovengo, qui n’avait jusque-là déployé son offre que dans des petites villes, aurait visiblement sous-estimé l’ampleur du chantier. Le contrat passé court sur 15 ans, pour un montant de 600 millions d’euros. Le retard va coûter un million d’euros de pénalités par mois au prestataire.
Crédit : DR.
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