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Philippe Gloaguen : « On oublie la culture des banlieues »

http://le-cabaret.com/?kravchychka=saint-quentin-celibataire&a18=89 Premier éditeur à avoir publié un guide sur les banlieues d’Ile-de-France, Philippe Gloaguen sait à quel point la petite et la grande couronne pâtissent du rayonnement de la Ville Lumière. Le fondateur du Guide du routard ne renonce pas pour autant à glorifier une culture vivace mais méconnue que la création du Grand Paris pourrait contribuer à mettre enfin sous les feux des projecteurs.

http://asti-serigraphie.com/?koftina=site-rencontre-sur-goussainville&5c8=83   Mangaldan Vous avez grandi en banlieue. Quelle expérience en retirez-vous ?

J’ai vécu jusqu’à 22 ans à Meudon. Tout en étant à 12 minutes de Paris grâce à l’intersection de deux lignes de chemin de fer, qui sont aujourd’hui le RER C et le Transilien à partir de Montparnasse, je pouvais profiter d’une grande forêt, du calme et de l’air pur à une altitude équivalente à celle de la Tour Eiffel. Mais étant donné la rareté des transports en commun de banlieue à banlieue à l’époque, je n’ai pas pu fréquenter le lycée de Bagneux – un établissement de renom – et j’ai dû faire mes études secondaires et universitaires à Paris. Quand je vois maintenant la structuration du Grand Paris, je me dis que les générations suivantes ont beaucoup de chance de disposer d’une communication plus développée et donc plus facile.

Un Guide du routard des banlieues a été publié il y a une dizaine d’années. Pourquoi avoir arrêté ?

Ce fut un gros succès car la banlieue représente un creuset de population considérable, des personnes intéressées par la culture de leur ville qu’ils connaissent pas ou peu. Mais son titre était mal choisi parce que la banlieue a une connotation négative, c’est dommage. Paris est une ville de prestige et de culture mais on oublie la culture des banlieues. Quand le Grand Paris va sortir de ses limbes, j’ai bien envie de republier ce guide avec une nouvelle dénomination : le Guide du routard Grand Paris parce que ce territoire est ultra riche et fabuleux, ce qui échappe encore malheureusement à bon nombre de banlieusards et de Parisiens.

Que souhaiteriez-vous mettre en exergue pour illustrer la richesse culturelle des banlieues ?

Il y a un musée des Années Trente extraordinaire à Boulogne-Billancourt ou le musée de l’Air et de l’Espace au Bourget, par exemple. La basilique de Saint-Denis construite au XIIe siècle est la première église gothique de France. Pourquoi ? C’est intéressant de se poser la question… Yannick Alléno cuisine des produits du terroir francilien qui possède une tradition et une histoire agricoles riches. C’est le cas de l’oseille des maraîchers de Gentilly et d’Antony autrefois vendue aux Halles de Paris, et à l’origine de l’expression « avoir de l’oseille » car ce condiment se vendait bien et cher. On peut aussi évoquer les haricots d’Arpajon ou bien le petit vin blanc de Suresnes.

Quel peut-être le rôle du Grand Paris dans ce contexte ?

L’inconvénient de la banlieue réside dans un problème de communication, beaucoup de banlieusards se sentent isolés, laissés pour compte. Plus il y aura de moyens de communication mieux ce sera pour eux. C’est aux urbanistes de faire le travail mais aujourd’hui il faut vraiment avancer. Peut-être que le Grand Paris va améliorer la compréhension entre Paris et les villes avoisinantes… C’est fondamental pour que nous ayons enfin une capitale digne des grandes métropoles internationales.

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