Les départements franciliens s’insurgent contre le big bang territorial
exemple description site de rencontre Le 10 octobre dernier, au siège de l’Assemblée des départements de France ils étaient tous là. Toutes tendances politiques confondues, les sept présidents des départements d’Ile-de-France ont défendu la survie de leurs territoires tout en mettant en garde le gouvernement.
http://askarchitecture.fr/wp-includes/cgialfa Par Françoise Monfort (TOUTécrit)
Sept plus un : Dominique Bussereau, président de l’Assemblée des départements de France, s’est montré très réservé pendant la durée des débats sur la stratégie territoriale francilienne d’Emmanuel Macron suite à une annonce de suppression des trois départements de petite couronne. Stéphane Troussel, président PS du conseil département de la Seine-Saint-Denis, cite d’emblée Kaa du Livre de la jungle. Le serpent qui rassure ses proies avec sa célèbre litanie « Aie confiance » avant de les étrangler. Le cadre est posé pour exprimer le mécontentement général des élus au sujet du découpage – jugé arbitraire – en 12 EPT qui saucissonne les départements de petite couronne (quatre pour la Seine-Saint-Denis par exemple) et condamne ceux de grande couronne à faire le grand écart entre leurs zones urbaines et rurales, en rendant caducs les projets menés de longue date pour tous.
Ystad Périmètre et cohésion
Pour Jean-Louis Thiériot, vice-président du conseil départemental de Seine-et-Marne, l’urgence, outre les transports qui font cruellement défaut à ses administrés, consiste à « bâtir des ponts et non des frontières, sans créer un nouveau périphérique comme nous le propose actuellement la métropole ! »
Les élus refusent la sécession entre petite et grande couronne donnant naissance à une « métropole riquiqui » selon Patrick Devedjian, président LR du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Quant à Valérie Pécresse, présidente LR de la région, elle vise une MGP calquée sur son territoire pour s’aligner sur un Grand Londres avec ses 8,5 millions d’habitants ou un Shangaï.
Pour leur part, Anne Hidalgo, la maire de Paris (EPT n°1), et le président de la Métropole du Grand Paris, Patrick Ollier, engloberaient Roissy et le plateau de Saclay avec ses universités et ses centres de recherche dans le périmètre restant à définir par le président de la République. Là, ça ne passe plus chez les élus concernés qui s’estiment traités comme des « habitants de seconde zone », selon François Durovray, président LR de l’Essonne. « Ce serait incompris ». Arnaud Bazin, président LR du conseil départemental du Val d’Oise, « adhère totalement » en questionnant sur l’avenir de villes « comme Villiers-le-Bel, Sarcelles et Garges-lès-Gonesse » alors privées des ressources générées par l’aéroport de Roissy. « Ceux qui décideront cela, nous les rappellerons à leur responsabilité de cette décision calamiteuse à chaque fois qu’il y aura des problèmes ! »
Population et compétences
« Quelle métropole voulons-nous ? » interroge Patrick Devedjian qui exprime par ailleurs son incompréhension face à une frontière métropolitaine séparant Vélizy de Boulogne, villes appartenant au « même bassin économique ». « Pourquoi, ajoute-t-il, le territoire de Paris fait-il deux millions d’habitants, tandis que les autres sont autour de 500 000 ? ». Il fustige également le défaut de compétences de la MGP en matière de transports et de tourisme, moteurs économiques incontournables.
Côté finances, le flou demeure dans une métropole créatrice de disparités au sein d’un même territoire, déplore Christian Favier, président du conseil départemental du Val-de-Marne à propos de la péréquation entre EPT. Revenant à la suppression des trois départements de la petite couronne, les élus se demandent ce qu’ils ont mal fait alors que, remarque Pierre Bédier, président LR du conseil départemental des Yvelines, « tout ce qui ne marche pas au niveau national marche au niveau départemental », en parlant de la politique du logement… On l’aura compris, c’est le « bordel », pour paraphraser Emmanuel Macron qui devrait s’exprimer lors d’une nouvelle conférence territoriale début novembre, après avoir été repoussée à plusieurs reprises. Au préalable un rassemblement des élus locaux est organisé au Palais des Congrès de Versailles le 17 octobre.
Crédit : APUR.
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